Clara et Hannah ouvrent leur blog, au printemps 2011 : l'écureuil du net ! à lire absolument !!!!
Merci à François Bon, qui a accueilli sur Publie.net les Carnets Lointains, et le Manuel anti-onirique.

dimanche 6 février 2011

L'∞, 6


Suspension … des phrases et du temps… c'est  une seule et même chose… un point d'équilibre est atteint d'où on retombera bientôt, il n'est pas possible d'en douter, mais pour le moment un éloignement est possible dans les limites bleutées de la rêverie, qui ferait presque croire que le paysage est ∞, qui donnerait presque à penser que jamais il ne finira, que les limites jamais ne nous rattraperont.  Extension des possibles, à quoi se heurte la négativité du terme qui sert à exprimer une positivité … 

de sorte qu'il se passe ici une chose étrange : les concepts ou les idées, il est difficile de le dire, se désolidarisent du langage, ils ne se laissent plus saisir dans les termes qu'on leur a alloués, quelque chose claque dans l'air du soir, qui signe une discordance. Voilà qui instaure un étrange déséquilibre, tel celui de la marche, constamment rattrapée au bord de la chute, et de nouveau prête à tomber.

Spinoza, tout en polissant des lentilles dans son échoppe, s'en étonnait, refusait que l'∞, l'immortalité, l'illimité reçoivent, tous, les uns comme les autres, des déterminations négatives … car on remarque une même construction du terme, négation de l'idée, alors que l'idée dont il est question est positive, et que le fini se construit par restriction de l'∞, et non pas l'∞ par ajout de morceaux finis les uns aux autres, qui jamais ne donneraient l'∞, mais seulement l'indéfini, idée vague, autre, elle échappe, entre deux mondes, on ne la recherchera pas, elle existe dans un entre-deux où nous ne nous aventurerons pas. Notre temps fini sur terre n'est donc rien d'autre qu'une fraction d'immortalité prise entre deux limites, entre deux frontières, qu'on se gardera d'outrepasser. Mais l'∞ n'est pas une négation du fini. En revanche, quel que soit le déséquilibre qu'instaure cette idée, le fini est une négation de l'∞.

Un coin s'enfonce, entre le langage et la pensée qui ne coïncident plus l'un avec l'autre. Désaccord insoluble de nos idées et de leur expression. Même s'il y a bien des raisons de ne pas s'accorder avec Spinoza, l'interstice qu'il a rendu possible ouvre des perspectives. N'est-ce pas cela que nous cherchons, cela seul que nous cherchons contre le monde qui peu à peu, insensiblement, se referme sur nous, se resserre, au point qu'il nous faut, par la puissance de notre esprit, rouvrir les possibles et faire pénétrer un peu d'air dans le crépuscule des jours ?

Sans quoi, très rapidement, on étoufferait.

L'∞, 5


Lointains bleutés. Le nuage, et la brume, c'est tout un ; la brume monte de la mer le matin, sous l'effet de la chaleur du soleil, et on dirait que le jour est gris, même si ce n'est rien d'autre qu'une brume de chaleur. sur la mer. La brume pourrait bien n'être en retour qu'un nuage qui serait redescendu. Les deux phénomènes se mêlent, rêverie de voyageur, rien de plus, dans le soir qui tombe, bleuté. Les nuages n'ont pas de surface. Si, bien sûr, sous certaines conditions, ils en ont une, sous des conditions particulières, quand on prend sur eux un point de vue extérieur, point de vue de nulle part, vertige de celui qui regarde par le hublot de l'avion et aperçoit la mer de nuages, ils paraissent avoir une surface, mais de l'intérieur, de l'intérieur d'un nuage, ou de l'intérieur de la brume, cette impression disparaît et il devient clair alors que cet objet a une existence vague. Tous les objets matériels, selon le vieil Aristote, ont au moins deux surfaces, et le nuage,  et la brume n'en a pas. On serait bien en peine de dire quand on y rentre, bien en peine de dire quand on en sort, à quel moment on traverse la surface, et pourtant des lambeaux de brume flottent dans les champs qui indiquent bien que nous y sommes. Objet sans surface, dans lequel on entre sans le savoir, dont on sort sans en avoir conscience, objet vague, imprécis, délité qui pourtant nous enveloppe, nous dont la conscience aiguisée par l'angoisse les fixe de ses pupilles noires.

Ces mots de Pascal : l'∞ est une sphère dont le centre est partout, et la circonférence, nulle part.

Objet étrange que le nuage. De l'∞, il n'a qu'une propriété,  une seule, qui déstabilise tout le reste, et le laisse aux caprices du vent, sa circonférence n'est nulle part. Décidément, la pensée abstraite s'acharne sur lui, y fait un carnage. Le nuage disparaît de l'univers des philosophes. Se délite, se défait, être sans existence, sans forme, sans résistance, qui se laisse dévorer par la chaleur, aspirer par le vent, et dont on peut enlever toute particule sans qu'il cesse d'être un nuage, jusqu'à disparaître, ce qui montre bien, à leurs yeux, que les nuages n'existent pas, puisque rien ne change en eux quand ils cessent d'être… Délitement, le monde pourrait se défaire, comme un nuage. Asymptote vers la destruction, l'usure, qui malheureusement à un moment, trahira sa nature d'asymptote, rejoindra ce vers quoi elle tend. Et nous nous effacerons alors de la surface de ce monde.
Le jeu à travers l'espace se tend de tous ses possibles, saisit l'occasion des paradoxes et des retournements, être partout, n'être nulle part, ne sont donc pas, sous la seule variation négative, des expressions interchangeables qu'on pourrait substituer l'une à l'autre. Ce n'est pas une seule et même chose que d'être partout et de n'être nulle part. Pourtant, dans les méandres de ce voyage qui n'en finit plus, qui se répète et donc n'en finit plus, il est presque possible de ne se croire nulle part, de se sentir au loin, seulement au loin, dans l'horizon d'un tableau de Brueghel.


samedi 5 février 2011

L'∞, 4


Qu'est-ce que cela peut bien être, les lointains bleutés d'un tableau de Brueghel ? On avance à l'∞, on s'éloigne ∞ment, et voilà qu'on est à l'horizon du tableau, dans les zones vagues, bleutées, grisées, d'un crépuscule pictural. Si le TGV lancé à pleine vitesse nous conduisait en effet jusque là, il n'y aurait  certes plus à regretter les quelques dizaines d'euros du billet. Les arbres s'estomperaient, les contours se mêleraient les uns aux autres, les ombres se déferaient dans le bleu brumeux, peut-être aussi nous déferions-nous vaguement, délitement des traces et des silhouettes, il reste un trait lumineux, rectiligne, mais seule la vitesse demeurerait. Le changement selon le lieu, une parmi toutes les sortes possibles et envisageables de changement, demeurerait seul, constante, tandis que le vague nous absorberait tous.

Délitement. Usure.

L'asymptote, selon sa courbe propre, se rapproche ∞ment de l'axe des abscisses, et jamais ne l'atteindra, continuera sans cesse de se rapprocher de l'axe des abscisses, sans jamais l'atteindre,  il n'y a pas de paradoxe, et la pensée ici reste parfaitement stable, aussi loin qu'on s'éloigne selon le lieu, aussi loin qu'on s'éloigne selon le temps, la courbe ne cessera de se rapprocher de l'axe imperturbable des abscisses, et jamais ne l'atteindra. Il n'est donc pas impossible, si on transpose dans le monde abstrait du voyage ce mouvement propre de l'asymptote, que le train se rapproche ∞ment de l'horizon, jusqu'à atteindre presque les zones bleutées, grisées, de l'improbable jonction entre le ciel et la terre, ces zones-là, qui entre toutes  sont oniriques et inespérées, et qu'il ne les atteigne jamais, asymptote désespérante d'un axe des abscisses toujours à portée de main, toujours plus à portée de main, et à jamais hors de notre saisie. Il s'en rapproche sans cesse, et, lancé à pleine vitesse, jamais il ne l'atteint.

Jamais nous ne sentirons sur nos visages la caresse de cet horizon bleuté.

Entre les parenthèses du voyage, suspension de notre monde. Le monde est là, effacé par la vitesse, effacé par le crépuscule, effacé par la brume. Derrière la vitre, il demeure possible qu'il soit là. Mais dans les parenthèses du voyage, parenthèse ouverte du départ, il y a la suspension du lieu et du temps. Quelque chose comme une suspension du lieu et du temps. Entre deux accès au monde fini, ponctué de nos repères spatio-temporels, il s'ouvre une suspension improbable entre deux parenthèses, et tant que seule la première (celle du départ) est ouverte, nous ne sommes nulle part, peut-être seulement en train de disparaître à l'horizon.

L'∞, 3


Ce qui fascine, c'est que l'∞ peut être minuscule. 

Il n'est pas nécessaire d'y mettre les gouffres d'Andromaque (ce qui est d'ailleurs rassurant au seuil de ces phrases). Il suffit simplement de se représenter en son esprit, de concevoir le huit légèrement tordu d'un ruban de Mœbius. L'expérience de pensée suffit, mais en cas de refus réel et résistant des concepts, de toute pensée conceptuelle, on pourra aussi prendre un ruban, et le refermer en un huit, mais en prenant soin de tourner une fois la matière, de sorte que le recto se colle sur le verso. Puis on cherchera, du doigt ou de l'esprit, l'intérieur et l'extérieur de ce ruban, et indifféremment, on passera de l'un à l'autre, il sera impossible de mettre un terme autrement qu'arbitrairement, par lassitude, ou parce que notre concentration atteint là les limites de dont elle est capable. Et on aura atteint à un ∞ minuscule. Du moins on l'aura entrevu.

Cela posera d'autres problèmes, qu'il nous soit possible, à nous, être finis, de concevoir en notre esprit un ∞ dont ne pouvons pas être cause… laissons, pour le moment, puisque nous recherchons ces bribes d'∞ qui se présentent pourtant dans notre expérience du monde fini. Évidemment, on aurait pu pousser la préciosité du texte jusqu'à écrire ∞ barré, ou "non ∞" pour parler du fini, mais sachant que la moitié des lecteurs disparaissent à la première formule logique, et ainsi de suite, à toute occurrence de toute formule logique ou mathématique, on s'en abstiendra. Il demeure satisfaisant pour l'esprit que le symbole même de l'∞, légèrement tordu, devienne dans le monde un minuscule ∞.

Ligne de fuite ou entrelacs sans intérieur ni extérieur, desquels il est impossible de sortir. Après tout, c'est bien ce que fait la ligne de fuite, à l'horizon qu'elle ouvre dans le tableau. 

Le train filait dans un paysage de plus en plus bleuté, de plus en plus brumeux, dans un presque crépuscule. Il donnait l'impression de traverser un tableau de Breughel, de s'enfoncer de plus en plus loin dans les zones bleutées et brumeuses de ses arrière-plan, de mener dans les confins d'un tableau où les traits sans perdre en précision se perdaient cependant dans les lointains…

Et en effet, il donnait l'impression de se perdre dans les lointains.


vendredi 4 février 2011

L'∞, 2



Évidemment, on peut s'y perdre. Ouvrir quelque chose comme une ligne de fuite, simplement comme la possibilité de la ligne de fuite, peut suffire pour s'égarer à tout jamais. Le risque ne peut pas en être absolument écarté. Ombre en surplomb sur les phrases qui se perdraient dans la suspension. L'enquête peut ne déboucher sur rien. Sur le vide. (Ils tomberont, tous, non ? les uns après les autres, sauf Andromaque qui est déjà tombée quand Hector est tombé). Assurément, ici, le risque n'est pas aussi grand : personne ne s'effondrera le cœur transpercé d'un poignard, l'esprit égaré dans la folie. Il n'y aura pas de massacre. 

Le risque est celui, minimal, d'un écrasement sur le monde. Rien de spectaculaire, certes, ce n'est pas la chute d'Icare dans la mer désespérante, ce n'est pas Icare fracassé en plein vol, précipité sur la surface durcie de la mer, en plein soleil. Les dangers ont été évalués, il n'y aura pas vraiment de gloire possible ici. Rien de très spectaculaire. On ne peut simplement pas exclure que les phrases se replient sur le monde tel qu'il est, et que nous y restions pris, englués comme des oiseaux dans une marée noire. La naphte noire s'écoule des flancs ouverts du bateau, qui sombrera peu à peu, tandis que le pétrole épais continuera de remonter à la surface, de se diffuser dans la mer, et les oiseaux étendront leurs ailes inutiles et collées. Seuls leurs yeux resteront les mêmes. Ouverts. Brillants dans le monde gluant.

Il n'est pas impossible, par exemple, c'est un risque, on y a pensé, que tous les modes des verbes autres que l'indicatif disparaissent des phrases, comme des lumières trop faibles dans la nuit brumeuse. Le monde tel qu'il est. Pure question de grammaire. Et voilà que les phrases seraient rabattues inexorablement sur le monde tel qu'il est, comme des oiseaux malades, qu'elles seraient incapables de lutter contre le vent et se laisseraient écraser sur les parois de craie de la falaise pâle…

Comment soulever un pan de possible autrement qu'en déjouant le factuel, simplement pour y insérer un tant soit peu d'∞ … ?

Vase Communicant avec Louise Imagine, http://louiseimagine.wordpress.com/

« Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. » Vases Communicants


Elle regardait le plafond. Yeux grands ouverts sur une intense obscurité. Elle regardait le plafond avec toute la concentration dont elle était capable, scrutant la masse opaque qui l’enveloppait, cherchant ancrage, le moindre point, la plus petite accroche pour ne plus dériver… Elle regardait, encore, toujours, avec la fièvre du naufragé qui ne veut pas sombrer, le désespoir au bord des lèvres, tout le corps immergé.
Elle souhaitait tant regarder, quelque chose, un rien, même si elle devait l’inventer, l’extraire du plus profond de son imagination, même si elle devait plonger plus loin encore qu’elle ne l’avait jamais fait.
À présent, oui, elle voyait, mais peut-être était-ce un rêve ? La force de sa persuasion ? – comment en être sûre de toute façon ? - certaines formes se dessinaient à peine. Une pâle lueur, proche de l’évanouissement, là-haut, tout là-haut, si haut que la pièce n’avait plus de plafond, une fragile palpitation, tâche frêle hésitant entre dissolution et concentration. Sans qu’elle n’en ait conscience, tout son être, ses muscles même, se tendirent vers la lueur. Sa respiration haletante se cala aux palpitations lumineuses, et ses yeux pleuraient de ne plus vouloir se fermer… Au centre de la tache, dont l’intensité se renforçait à chaque vibration, elle crut percevoir une mouvance. Rien au début, un léger flou, un voile discret, qui peu à peu se renforça en une vapeur sombre et granuleuse. Malgré les larmes brouillant sa vision, elle discernait nettement ce magma dense, chaque seconde enrichi et nourri, irradiant d’un foyer qu’il était impossible de situer… Y naissaient de fines scintillations, tout d’abord éparses, pour devenir, en moins de temps qu’il n’en faut pour un battement de cil, une multitude cristalline. Une blancheur lactée explosait tout autour d’elle, ici et là, en feux d’artifices éblouissants, avant de se mêler subtilement à l’opaque brume bouillonnante.

Incrédule, incapable d’émettre le moindre son, ni même de bouger, elle vit l’obscurité l’entourant se déliter, absorbée par les volutes majestueuses et pleines de matière vivante, scintillante, irradiante. Une voie lactée se déployait au-dessus d’elle, à une vitesse vertigineuse, multipliant l’infini du vide à la multitude des mondes… Sous sa tête, le moelleux de l’oreiller fondit en une fraction de seconde, sous ses doigts les draps lisses se dérobèrent, brusquement aspirés…

À présent, elle flottait, cheveux ondulant paisiblement autour de sa tête, baignant avec grâce dans l’ondée stellaire.
À présent, elle flottait, corps frêle au milieu de l’espace, étrangement rassemblée au plus intime d’elle-même, liée à jamais, à l’infini de l’univers.
Toute peur en elle s’était évanouie…
Elle était libre de rêver.

Photo et texte : Louise Imagine


Liste des autres participants aux Vases Communicants de février 2011 :

Laurent Margantin et Daniel Bourrion
Christine Jeanney et Anita Navarrete-Berbel
Maryse Hache et Piero Cohen-Hadria
Samuel Dixneuf et Michel Brosseau
Chez Jeannne et Leroy K. May
Estelle Ogier et Joachim Séné
François Bon et Christophe Grossi
Cécile Portier et Anthony Poiraudeau
Amande Roussin et Benoit Vincent
Marianne Jaeglé et Franck Queyraud
Juliette Mézenc et Jean Prod'hom
Candice Nguyen et Pierre Ménard
Christophe Sanchez et Xavier Fisselier
Nolwenn Euzen et Landry Jutier
Leila Zhour et Dominique Autrou
Claude Favre et Jean-Marc Undriener
Clara Lamireau et Michel Volkovitch
Bertrand Redonnet et Philip Nauher
Joye et Brigitte Célérier


jeudi 3 février 2011

L'∞, 1



Ouvrir la fenêtre. Il doit bien y avoir un peu d'espace. Quelque part dans le monde, il doit y a voir un peu d'espace pour respirer. Rechercher : une ligne de fuite. Dans le paysage, au loin. Pas pour fuir. Pourquoi appelle-t-on cela une ligne de fuite ? Simplement porter ses regards au loin. Vérifier que l'enfermement ne s'est pas resserré. Il ne s'agit pas de fuir. Seulement de retrouver un peu d'espace pour ne pas étouffer. Ne pas étouffer, respirer, on verra. Quand on aura trouvé la perspective.

Évidemment, à ce jeu-là, il y a la possibilité du déséquilibre. On ne peut pas écarter cette hypothèse. Quelque chose comme un jeu d'enfance qui finirait mal. Une comptine qui commence à grincer, alors que jusque là tout allait bien. Et tout part de travers. La mélodie se brise. Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime … Astyanax, son fils ? ou plus vraisemblablement Hector, un mort ? On ne sait plus. Déstabilisation. Il y a bien une ligne de fuite. Point aveugle. Il suffirait qu'Andromaque se retourne, qu'elle aime Pyrrhus, et tous les autres retrouveraient leur assise.  Le monde retrouverait son assise. D'un seul coup. Tout se remettrait en place. Hermione et Oreste partiraient. Autour de sa stature immobile (elle ne déviera pas). Moment de déséquilibre. Tous les personnages s'effondrent les uns sur les autres à cause du déséquilibre qu'elle a instauré. Il y a un point à l'horizon du monde, où elle les pousse. Dans la folie ou dans la mort. Ils choisissent.

Point de fuite.
Tant pis. Il en faut un. Une ligne. Une perspective. Sinon on étouffera. Prenons le risque. Celui de tracer une ligne jusqu'à l'horizon. De suivre la ligne d'horizon et de se rappeler les moments où l'∞ fut à portée de ce monde.