Clara et Hannah ouvrent leur blog, au printemps 2011 : l'écureuil du net ! à lire absolument !!!!
Merci à François Bon, qui a accueilli sur Publie.net les Carnets Lointains, et le Manuel anti-onirique.

vendredi 9 juillet 2010

Cahiers d'un autre été, I, Préambule

En préambule aux déambulations sur les sentiers, et dans la mémoire. Les déambulations sont les mêmes, qu'elles se faufilent dans le monde sur le sable blond des plages ou dans les marges et les frontières des souvenirs, ceux qui filent entre nos doigts dans les méandres de la mémoire ; nous cherchons à retenir de nos mots et de nos incantations lentes, mais je sens bien qu'ils s'effilochent comme un vêtement trop souvent porté, ce vieux pull qui recouvre les épaules des crépuscules d'été, quand le vent du soir pénètre la nuit.

Les incantations oubliées montent dans nos pensées, souvent demeurent tacites. Nous avons été assis face aux vagues, leur déferlement rassure l'esprit parce qu'il ne cessera jamais, parce qu'il n'a jamais cessé, parce qu'il ne change jamais. Alors que le fleuve passe, s'écoule héraclitéennement, que nous nous baignerons jamais deux fois en lui, La vague se soulève, comme toujours, atteint le point de déséquilibre immuable où l'écume commence à se disloquer dans la formation d'un panache déchiqueté, puis tout bascule immanquablement sur le rivage et les minuscules éclats de coquillages encore une fois se soulèvent et retombent dans ce geste qu'ils connaissent parfaitement du déferlement.

Alors nous restons assis, et nos mains caressent le sable, en soulèvent quelques poignées qu'aussitôt elles laissent retomber, le sable s'écoule entre nos doigts en filets minces, pluie intemporelle de fines poussières de roches, écrasées, réduites à rien par le temps immense. Et nous sommes là, assis au même endroit, et la mer se déroule devant nous. Il n'y a qu'à la regarder.

Est-ce pour cette raison que nos étés sont des entrelacements de souvenirs, des entremêlements de rêves, des souffles qui passent sur des possibles et caressent nos joues ? Est-ce pour cela que les étés sont des nœuds de souvenirs que je ne veux pas défaire, que néanmoins je voudrais parcourir dans les enroulements et les déroulements de cette fine cordelette qu'ils passent autour de mes mouvements et que le temps, chaque année, resserre un peu davantage ?

Les cahiers sont donc toujours ceux d'un autre été.

1 commentaire:

  1. mum... je sens que ces cahiers d'été vont ressembler à tous les cahiers de vacances de nos chers bambins. Un éternel recommencement, comme flux et reflux des marées, à part que chaque année, on saute une classe, classe dont tu ne manqueras, j'en suis sûr, dans les prochains épisodes.

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