Un drap de lin immense recouvrait le lit de fer d'une blancheur que je devinais dans la pénombre. Il était jonché de la récolte de fleurs de tilleul qui séchaient, dans la douceur de la nuit. L'essence de l'arbre ici transportée… pénétrait jusque dans la peau. Cette odeur douce, odeur des soirs qui tombent, des paroles échangées dans la cuisine au cœur de la nuit,…blondeur du miel, porcelaine presque transparente des tasse, tendresse de ces moments perdus.
L'odeur enveloppait, caressait, protégeait. Je restais immobile, là, pour un moment, suspendue dans l'oubli. Le charme durerait tant que je ne bougerais pas. Pour un moment encore, je ne sentais plus les exhalaisons d'éther, d'eau de cologne, de médicaments, de réclusion qui s'échappaient de la grande salle en bas (je l'évitais depuis des jours, la contournais, la craignais…).
Le lendemain on tendit un dais noir devant la porte d'entrée, juste sous la fenêtre de la chambre.
Laissez-moi à tout jamais me réfugier dans l'odeur des tilleuls.
je ne sais pas pourquoi quand tu me parlais du cerisier je me disais oui c'est beau et puis je pensais : je verrai bien un tilleul , mais .. c'est un cerisier, sans doute le tilleul c'est autre chose ..;
RépondreSupprimerje m'imagine parfaitement cette petite fille, petite grande , tellement éveillée à l'extérieur, la vie qui l'entoure le présent qui est si riche complexe que ses sens en alertes, presque de façon anxieuse, établit le lien entre ce qu'elle ressent, et elle est tellement éveillée à sa vie intérieure, drole de mot, elle capte de façon précise, peut être se laisse t'elle traverser car elle ne perd jamais son calme et la distance, peut être une protection, je la sens tellement sensible et généreuse , elle sait qu'il y a une frontière mais elle est toujours dans la douceur avec elle même , elle chantonne, même si elle se protège toujours de la menace qui ne faillit jamais d'arriver,
C'est là qu'elle habite, dans la douceur, est ce la poésie, même si une passerelle de pensée est agrippée de l'autre coté et permet de toujours y revenir. et d'en être loin...
Bien heureuse ces odeurs de ta campagne d'antan, elle te rappelle combien l'important était là. Entre fragrances et nature.
RépondreSupprimerDans ce texte, le contraste est saisissant. La douceur du miel et la rupture nauséabonde de l'éther. Si j'ose, de l'éther vers l'éternel.
Comme la première partie, tu m'emportes et je suis bluffé par la chute. J'aime beaucoup.
pas arrivé à dire ce que je voulais dire ! tant pis :!
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