Clara et Hannah ouvrent leur blog, au printemps 2011 : l'écureuil du net ! à lire absolument !!!!
Merci à François Bon, qui a accueilli sur Publie.net les Carnets Lointains, et le Manuel anti-onirique.

dimanche 13 mars 2011

L'∞, 59

Le fil arraché tisse un commencement de trame. Recomposition autour de quelques possibles. La texture se reforme. L'accroc sans doute n'est pas irréparable. Autour de quelques possibles, la texture se referme. Texture bleue, du ciel icarien — avant la chute au cœur des flots inaccueillants. Il faut sortir la tentation d'Icare. Celle de traverser le ciel bleu de part en part.

Il faut, à un instant, choisir de suivre {celui qui passera} ou {celui qui s'abîmera}, l'un et l'autre dans le singleton de leur singularité. La croisée des chemins
l'un et l'autre, pâles, caillouteux, déroutants les pas et dévolus au déroulement et de leurs hésitations et de leurs travers dans la campagne.

Lequel, des deux, {celui qui passera} ou {celui qui s'abîmera}, suivre ? Ici oscillation, hésitation. D'Ulysse ou d'Icare ? Leurs pas, à un moment, qui étaient parallèles, cheminant de concert, que se sont-ils dit ?, se sont disjoints. Hésitation, oscillation des possibles dyssimétriques. Et si nous voyons ainsi la disjonction, c'est que, déjà, en quelque façon, nous avons presque décidé, de renoncer à l'envol d'Icare. Icare s'envole, plein soleil, plein vent, et disparaît dans un trait bleu, parabole pure et azuréenne qui aurait dû n'être pas parabolique.

La course d'Icare se clôt par une contradiction. Arbre illogique de l'impossible.

Alors Ulysse est là, loin de la vieille ville, et nul ne sait quand il reviendra. Nul n'ignore qu'il reviendra. Tous le savent et Ulysse s'en tiendra à cette corde marine tendue à l'extrême. Sa course est aussi complexe qu'est simple et brève celle d'Icare. Mais lui non plus ne dévie pas.

Encore reste-t-il à poser
un pas
puis
l'autre
dans ce déroulé énigmatique et à retourner à bon port, il n'y a rien d'autre à dire que le cheminement ulysséen, vers Ithaque ou dans le brouillard de Dublin. Tout est là, sous nos phrases, les plus sinueuses, les plus courtes, déroulées sur le monde comme nos pas, dans la quête ∞e, tant qu'elle n'aura pas abouti à quelque lieu où déposer notre fatigue.

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