Clara et Hannah ouvrent leur blog, au printemps 2011 : l'écureuil du net ! à lire absolument !!!!
Merci à François Bon, qui a accueilli sur Publie.net les Carnets Lointains, et le Manuel anti-onirique.

mercredi 9 février 2011

L'∞, 10

Parcelles.

La lumière un instant sur la vague, au moment où elle se soulève, se réverbère. Angle d'attaque ouvert. Du soleil sur la vague. Réverbération. De la vague, ensuite, par rebond, dans la pupille noire. Le bref instant du déroulement de l'eau. L'oblique du rayon de soleil sur la surface de la mer. Le même bruit, toujours inchangé, basse continue de l'univers. Toute rêverie de la mer s'en accompagne. Murmure continué de l'∞. La coque du bâteau en résonne. Il suffit d'un rivage, de s'allonger sur le sol et sur lui, allongé, de ne plus rien faire d'autre que respirer. Réduire sa présence à cela. S'envelopper de l'étoffe ∞ de la mer dont se tissent les rêves.

Éclats (cette fois, tout se tient).

Dans les yeux fixes, un instant. Pupilles noires. Les paupières se plissent sous l'effet de cette conjonction en oblique. Puisqu'un instant, aussi bref soit-il, l'angle d'attaque du soleil sur la mer, inclinaison immense de ses rayons, qui rejaillissent à la surface mouvante de l'eau et entrent directement dans le regard. Symétrie de l'univers à cet endroit-là très précisément. La crête de la vague. Les pupilles fixes. Un instant la lumière du soleil nous assure que nous sommes à notre place dans l'univers. Aussi fugacement qu'il est possible, tout reprend sa place, et puis dans le mouvement continué, de nouveau, tout s'efface.

Instantanés.

Il peut arriver (sans que les raisons de ce phénomène ne m'apparaissent très clairement) que la lumière se fixe sur la rétine et qu'elle y laisse une trace. Durable. Photographique. On ferme les yeux, ou, plus simplement : les yeux se ferment sous l'impression trop vive de la lumière, et la même vision se reproduit, éclat de lumière à l'identique, sous les paupières fermées. Les yeux se ferment (repli, un instant, mais le bruit des vagues demeure) et la présence insistante de cet éclat d'∞ laisse une trace sur la rétine, au creux de la vie intérieure. Pupilles noires, sur lesquelles l'escarboucle de feu a imprimé sa trace, à travers l'air tremblé, presque transparent qu'elle a traversé. Presque, seulement. Rendu bleu par la présence au loin de l'∞.

Au sommet de l'angle, la vague a disparu. Restent la pupille noire et le soleil (impression photographique).

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