Clara et Hannah ouvrent leur blog, au printemps 2011 : l'écureuil du net ! à lire absolument !!!!
Merci à François Bon, qui a accueilli sur Publie.net les Carnets Lointains, et le Manuel anti-onirique.

jeudi 17 février 2011

L'∞, 24

Et puis, à un moment du temps, qui à n'en pas douter correspond à un endroit précis du changement selon le lieu, qui nous déplace géographiquement, tous, indifféremment, dans le trait lumineux que le train trace d'un geste sûr, et sans qu'on soit en mesure de l'identifier sans risque de se tromper, la tête penche, oscille, et la conscience, à son tour, vacille, sans faire en rien dévier ce trait qui traverse tout l'espace. Si, alors, la nuque trouve un appui dans le périmètre de ses hésitations possibles, si elle se cale, il n'est pas impossible que la conscience devienne, du monde, de plus en plus diffuse, de plus en plus vague…

… et que, sur les vagues de cette conscience indécise, indivision de l'horizon, où la mer rencontre l'éther, indivision des images, qui se transforment l'une dans l'autre, continument, solidarité imprécise des rêves, que traversent vaguement des images, un arbre nu dont la silhouette fine se détache sur l'imperception de ce qui est, le fond s'estompe, le peintre n'a pas fini le tableau, il laisse dans ma conscience ce tracé à l'encre, et je ne sais rien de plus, mais assurément, j'ai vu, entre mes cils presque reposés les uns contre les autres, bordures du regard derrière laquelle j'abrite mes rêves, la silhouette encrée de cet arbre,

avant que mes paupières ne se closent.

Anyone… anonyme… qu'importe ?, on n'en sait rien…et pourtant les vagues sont là, sous les paupières, elles sont là, qui se succèdent les unes aux autres, je me souviens de t'avoir regardé(e) les regardant, et elles ne cessaient de se succéder, elles ne cesseront jamais de se succéder, et je pensais dans un des replis les plus silencieux de ma conscience, que tu ne voudrais pas partir tant qu'il y en aurait une autre et encore une autre, et chaque vague portant en elle-même la possibilité de la suivante, je finis par penser que tu ne voudrais jamais partir, et je te regardais comme une goutte d'∞ déposée sur le fini de toute chose de ce monde.

Toi seul(e), ∞. Mais je n'en suis pas très sure.

Alors

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