Transmutations, métamorphoses : il est temps, non ? Il est pour les métaphores, de nous parler d'autre chose qu'elles-mêmes, non ? Elles ont suffisamment attendu la transformation du cuivre en or, et si souvent, dans ce bas monde, sublunaire et insuffisant, l'or s'est transformé en cuivre. Si souvent… Si souvent les déceptions et les errances ont prévalu sur toute autre forme de possible que nous en sommes usés jusqu'à la trame et qu'il est possible, à travers nous, si pâles, de voir en transparence les derniers rayons obliques du soleil.
Transmutations, métamorphoses, il est temps, non ?
Si nous ne les accomplissons alors que nos pensées, encore, dans leurs courants les plus intimes, sont toutes infusées de la mer et de ses courants, quand donc se feront-elles ? Lors, que pouvons-nous attendre de plus que cette insensée proximité avec les lointains les plus vastes, et les galaxies maritimes étoilées ? S'entendent parfois, dans le déroulé de la ligne temporelle, des injonctions du vent telles que, sans attendre, il faut lever les voiles.
Ce doit être cela, le point exact de notre avancée, où nous en sommes, et les ombres, et les ressacs ne manquent pas de nous en avertir. Il y a un moment intense d'immobilité silencieuse qui n'est autre, en son centre très calme, que le commencement parfait du mouvement, dans un sens ou dans l'autre, vers un ailleurs ou retour en arrière, mais assurément, un mouvement ne manquera pas de se faire, dans un sens ou dans l'autre.
Il est temps, enfin, de plonger au cœur des métamorphoses.
Si le langage a un sens, qu'il les réalise, lui, toutes ces métamorphoses du monde gris auquel nous nous acharnons sans succès depuis que nous le possédons, comme un filet de sable aux creux de nos mains. Si le langage a une force vive qui le traverse et nous traverse, nous qui chaque jour le retrouvons au creux de notre conscience, qu'il accomplisse et les métamorphoses et les transmutations, et les transformations par métaphores irisées de tout ce désespoir gris et cimenté qui étreint nos âmes. Il est temps, de basculer d'un côté ou d'un autre, de s'écraser sur le béton gris, et d'y érafler nos voix, d'y désamorcer nos possibles, d'y contraindre nos élans, à n'être plus que des soupirs, ou de tenter sa chance dans un ∞ déséquilibre.
samedi 7 mai 2011
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