lundi 21 février 2011
L'∞, 32
L'∞ est un ruban de Mœbius, il s'enroule comme un 8, s'allonge, se tord quelque peu, formation et déformation, de la déformation sort une horizontalité inquiétante, et il devient impossible, et d'en sortir et de ne pas en sortir. Est-ce ce ruban qui s'enroule autour du poignet, lien minuscule et fragile, qui tourne quelques fois, et fait un lien autour de l'attache fine ? Je n'en sais rien, mais il est sûr qu'∞ment rétréci dans les confins de nos possibles, l'∞ n'est rien d'autre qu'un ruban de Mœbius.
Il reste donc à chercher des bribes paradoxales de ce ruban qui n'est ∞ que parce qu'il n'est pas sectionné, parce que n'importe quelle section le détruit, lui,∞, qui se déroule dans nos esprits, figure surprenante de la géométrie, puisque pour une fois, ce n'est pas habituel pour cette sphère aberrante de la connaissance, où les lois sont fécondes de possibles, peut être dans le monde ce qu'elle est dans nos esprits, il faut se souvenir de cette vérité misérable et totale, le beau ruban de Mœbius n'est ∞ que parce que, à l'∞, il est impossible de sortir de lui, tout enroulement en lui sera sans fin, sans pitié, il sera inutile, soyez-en bien conscients, de crier grâce. Faut-il malheureusement conclure que ce n'est donc que notre enfermement qui est ∞ ?
Il faut fuir, ainsi, il faut fuir, la conclusion s'impose, et comment ne pas reconnaître qu'elle s'impose, de toute la puissance du détachement (de toute la hauteur du syllogisme, les propositions, les unes aux autres, s'articulent, et la conclusion, dédaigneusement, se détache. Mais alors il est rationnel de penser que dans le sillage d'Ulysse, il faut sortir de cette spirale, écrasée sur elle-même, et disparaître, aussi loin qu'il est possible, à l'horizon de la mer ∞e.
Il serait pour le moins paradoxal que notre seule échappée belle dans l'∞, nous ramène incessamment sur nos pas.
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