Ouvrir la fenêtre. Il doit bien y avoir un peu d'espace. Quelque part dans le monde, il doit y a voir un peu d'espace pour respirer. Rechercher : une ligne de fuite. Dans le paysage, au loin. Pas pour fuir. Pourquoi appelle-t-on cela une ligne de fuite ? Simplement porter ses regards au loin. Vérifier que l'enfermement ne s'est pas resserré. Il ne s'agit pas de fuir. Seulement de retrouver un peu d'espace pour ne pas étouffer. Ne pas étouffer, respirer, on verra. Quand on aura trouvé la perspective.
Évidemment, à ce jeu-là, il y a la possibilité du déséquilibre. On ne peut pas écarter cette hypothèse. Quelque chose comme un jeu d'enfance qui finirait mal. Une comptine qui commence à grincer, alors que jusque là tout allait bien. Et tout part de travers. La mélodie se brise. Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime … Astyanax, son fils ? ou plus vraisemblablement Hector, un mort ? On ne sait plus. Déstabilisation. Il y a bien une ligne de fuite. Point aveugle. Il suffirait qu'Andromaque se retourne, qu'elle aime Pyrrhus, et tous les autres retrouveraient leur assise. Le monde retrouverait son assise. D'un seul coup. Tout se remettrait en place. Hermione et Oreste partiraient. Autour de sa stature immobile (elle ne déviera pas). Moment de déséquilibre. Tous les personnages s'effondrent les uns sur les autres à cause du déséquilibre qu'elle a instauré. Il y a un point à l'horizon du monde, où elle les pousse. Dans la folie ou dans la mort. Ils choisissent.
Point de fuite.
Tant pis. Il en faut un. Une ligne. Une perspective. Sinon on étouffera. Prenons le risque. Celui de tracer une ligne jusqu'à l'horizon. De suivre la ligne d'horizon et de se rappeler les moments où l'∞ fut à portée de ce monde.
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