Évidemment il y a toujours, parfois, comme un possible, simplement comme une tentation possible la possibilité de l'absurde, à quoi, s'oppose, depuis toujours, du moins depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, la possibilité d'Ulysse. Il me faut en dire quelques mots, ici, à ce point du texte, car elle est toujours, parfois, en arborescence hostile au dessus de tous les possibles. Je profite de la disparition ponctuelle d'Ulysse de l'autre côté de cette structure, sans quoi je n'aurais pas osé en dire ne serait-ce que le premier souffle d'une syllabe. Je n'ai pas beaucoup de temps.
Ai-je dit que les possibles ont une structure arborescente ? Je ne m'en souviens pas : le vent emporte tout, même mes souvenirs. Parfois il emporte jusqu'aux silhouettes et aux ombres. Il a fait quelques tentatives sur les personnes mais a, semble-t-il, senti notre désapprobation profonde. Nous avons été quelques uns à lui en faire part. Et depuis lors nous sommes quelques uns à le surveiller.
Je reprends. À partir d'ici, ici et maintenant, n'importe quel ici, n'importe quel maintenant, il est possible que tu ailles en x et il est possible que tu ailles en y (il va de soi que je te souhaite plutôt d'aller en y mais il est possible que tu sois obligée d'aller en x, la structure arborescente des possibles ne permet pas sur eux une emprise plus sûre ni plus ferme). Mais seul l'un de ces possibles se réalisera (de ces possibles, un et un seul se réalisera) : tu iras en x ou tu iras en y. C'est l'un ou l'autre, simplement là, tu hésites entre x et y, disons, tu te demandes si tu peux éviter x, et tu es là, au bord du monde, assis, immobile (combien de temps encore penses-tu pouvoir tenir cette posture ?). En d'autres termes, savoir cette arborescence ne sert à rien.
Et il faut noter par ailleurs que, comme toutes les autres, cette théorie peut être fausse de part et part. Je ne fournis, avec les théories, aucune garantie.
Donc, il est possible, au regard de cette arborescence que je ne sais pas dessiner, mais qui, certainement, présente de profondes analogies avec la structure fine des arbres aux tout premiers jours du printemps, quand ils paraissent encore plus nus parce que les premières feuilles commencent à peine à souligner leur dépouillement, qu'on n'apercevait plus et qui soudain redevient évident, il est toujours possible de mettre un terme à toute arborescence.
Par exemple, ici, de faire le choix du vide vertical qu'on marquera en plongeant droit vers le sol.
Mais Ulysse, revenant déjà, en empêche. Il semblerait que la possibilité d'Ulysse rende impossible de suivre cet embranchement. Je finis par me demander si Ulysse n'ouvre pas la route à des possibles qu'il trace dans le monde exactement comme, sur le sable, il imprime avec force la marque de ses pas.
Il n'est pas impossible que la structure tourbillonnaire de ce récit le perde tout à fait. Je ne fournis, avec les textes, aucune garantie d'aucune sorte.
mercredi 27 avril 2011
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