Clara et Hannah ouvrent leur blog, au printemps 2011 : l'écureuil du net ! à lire absolument !!!!
Merci à François Bon, qui a accueilli sur Publie.net les Carnets Lointains, et le Manuel anti-onirique.

dimanche 6 mars 2011

L'∞, 51

Angles. Étroitesse des. Car le chemin est discontinu. Il suffirait qu'il le soit pour que je disparaisse. Où ? Personne n'en sait rien. Tout le monde passe, sans y penser. Mais si ça ne passe pas ? Formulons l'hypothèse que ça ne passera pas. Il serait possible par exemple de. Heurter du front une de ces aspérités. Cela pourrait faire perdre le fil des pensées (et bien plus). Qui s'en souciera ? Qui s'en soucierait ? Je n'en ai pas la moindre idée. Et si le fil se perd des pensées, s'il se délite, dans la nuit, où la passerons-nous ? Dans quelle crevasse de ce monde, d'où aucune corde ne sera, vers nous, descendue, afin que nous remontions, peu à peu, lentement, vers la lumière ?

Chemin. Crevasses du. Il en est plein. Il n'y a que cela. Pourquoi n'en parlerais-je pas ? Il est entièrement crevassé, je ne vais pas le cacher pour la gloire et les roulements de tambours de l'Institution … Il n'y a qu'elles. Crevasses, flaques immondes en quoi elles se transforment vite. Il est impossible de passer les jours de pluie, sans trébucher dans une flaque glauque. Et les lendemains des jours de pluie, cela non plus n'est pas possible. Et les lendemains des lendemains des jours de pluie. Ainsi de suite. Sans fin. Il est impossible d'y passer. Pourtant, il le faut bien.

Il m'est arrivé, au terme de la remontée, dans le brouillard du petit jour, de trouver porte close au terme de cette lente remontée. Alors, de devoir rebrousser chemin. Sur le même. Chemin. Plein de crevasses. Je sais bien que plus personne ne me suit. À rebours. Pour repartir dans la même direction mais par un long détour. Ce n'est rien. Il y a pire. Bien évidemment.

Angles. Aspérité des. On n'en a pas fini. Je n'en ai pas tout dit. Évidemment, si je disais tout, on pourrait se demander, si un jour, au détour d'une page, je finirais enfin par arriver dans les rues parfaitement rectilignes de la vieille ville autrefois nouvelle. Il n'est pas absurde d'en douter. Mais avant cela il a la. Rouille. Du pont suspendu. C'est invraisemblable. Il est rouge. Rouge de rouille. Elle a tout dévoré. Entièrement. Même les tags et les obscénités le laissent imperturbablement rouille. La laisse imperturbablement intacte.

L'alternative est de passer, non par dessus la voie ferrée, mais par dessous. L'escalier. À quoi une rampe est parallèle. Pour descendre. Puis la ligne droite du tunnel (minuscule, je ne vais pas enjoliver, il n'en est pas question). Puis l'escalier. À quoi une rampe est parallèle. Pour remonter. Évidemment on peut voir les choses de toute autre manière, selon le sens que l'on suit en cheminant.

Mais, moi, décidément, je m'éloigne. Cela me paraît être de bon sens. Hypothèse de.

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