Tension. Les lignes. Les possibles. Ils s'accordent à l'attente. Tendre les possibles, jusqu'au point de rupture. Reprendre le pas, reprendre le rythme. Il y a, en soi, une possible palpitation du monde, battement des tempes, le rythme reprend, peu à peu. Départ. Partir. Les arrachements, sans doute, sont plus douloureux. Il faut en marchant, prouver le mouvement. Il suffit de marcher pour prouver, et pour se prouver à soi-même la possibilité du mouvement, qui n'est rien d'autre que ce qu'il est. Si je me lève et que je commence à marcher, et qu'Ulysse à côté de moi, lui aussi, pose un pas puis l'autre, nous aurons au moins prouver la possibilité du mouvement.
Tendre. Les muscles, les tendons. Tension. Palpitation.
Éclat de rire (silencieux). On s'entend si bien dans cet espace où nous nous sommes rencontrés. Diogène convoquant toute la Grèce (il faut l'imaginer, tu en as entendu parler, toi, Ulysse ?), Diogène convoquant toute la Grèce, eux, philosophes, intrigués, discutant, attentifs, tendus vers lui, son argumentation, et Diogène simplement traverse l'espace devant eux. Vous voulez discuter de la possibilité du mouvement ? Il a un argument. Il est passé. Il est entré. Il est ressorti. Vous l'avez vu, vous l'avez tous vu. On peut discuter, oui, bien sûr. Ne pas parvenir à résoudre le sorite et les flèche de Zénon, qui vole et ne vole pas ? Les arguments sont bons. Et rationnels. Et fins. Comment Diogène pourrait-il …
… simplement. En passant. Il est passé. Là sous vos yeux. Alors on doit bien pouvoir faire pareil, ça n'a pas l'air si compliqué. Prouver, en marchant, la possibilité du mouvement. Prouver en changeant (puisque le mouvement est changement selon le lieu) la possibilité même du changement. Dit comme ça, sans le dire, ça n'a pas l'air si compliqué. Soudain ça a l'air moins compliqué. Dit comme ça, ça a l'air moins compliqué. En somme, ça pourrait aller. Sans rien dire. On pourrait … ne rien dire, se mettre à marcher. Un pas puis l'autre.
Ce serait la preuve du mouvement, ça résoudrait tous les problèmes, non ? On marche. On avance. Voilà prouvée, une fois de plus, la possibilité du mouvement ! ce serait bien. Il n'y aurait rien d'autre à faire, rien d'autre à dire, on pourrait cheminer tous les deux, dans le monde, avancer, le traverser d'un même pas calme et silencieux, et ce serait résolu.
Si le mouvement est possible, alors il est bien possible qu'Ulysse soit possible, ça nous laisse un peu d'espoir !
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