L'idée est la suivante : rentrer. Rentrer chez soi. Du moins dans un lieu où je serai mieux qu'au milieu (au choix) de ce qu'on voudra. Enfin, au milieu, là, comme ça, ça ne va pas.
Moyens envisagés : marcher, écrire.
On remarque une certaine hétérogénéité des moyens employés. Elle ne m'a pas échappé. Mobilité, immobilité. Ce n'est pas exclusif l'un de l'autre. Certes, on aura du mal à marcher en écrivant, ou à écrire en marchant. La simultanéité dénotera une certaine audace. Il faut le reconnaître.
Mais rien ne dit qu'ils doivent être employés en même temps. C'est le défaut de l'objection employée. La simultanéité de ces changements n'est pas une règle absolue et on en dérogera aussi souvent qu'on voudra. Une alternance dans la journée, et dans la nuit (il est possible aussi que le sommeil et les rêves nous rapprochent de chez nous, c'est difficile à vérifier, pour le moment je n'en ai pas les moyens expérimentaux) sera envisageable. Les fatigues s'alterneront. Les possibles se déploieront.
Marcher est un changement selon le lieu, disait ce vieil Aristote.
Écrire est un changement selon la pensée, dirais-je, sans intention aucune de me comparer à lui. De toutes façons, il n'est plus là, je peux dire ce que je veux. Il ne protestera.
Ressemblance et homogénéité de ces moyens : les mêmes gestes répétés (mouvement des muscles de la main, mouvement des muscles des pieds, qui remontent dans les membres, sollicitent nos bras ou nos jambes, demandent l'équilibre du corps ou celui de la pensée … non, de cela je ne suis pas sûre, je crois qu'on peut penser n'importe quoi dans les voltiges les plus vertigineuses, il n'y a pas de chute, il n'y a pas à maîtriser la chute, c'est beaucoup plus aléatoire que la marche !) donc, les mêmes gestes répétés, disais-je, déplacent peu à peu l'agent intentionnel sur une ligne.
Les pas nous déplacent sur un chemin.
Les signes, les uns à côté des autres, patiemment ajoutés, nous déplacent jusqu'au bas de la page. Nous tournons. L'un et l'autre se résolvent dans un autre possible. Nous avançons.
Problème : nous ne savons pas où aller. Ulysse le sait, lui, et nous l'accompagnons parce que pour le moment il est seul dans la ville contemporaine et ne reconnaît plus rien. Mais il sait où il va, il est un peu à part.
Il faut (pour nous) qu'il soit possible d'aller sans savoir où.
mercredi 23 mars 2011
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