Délier les lignes, effacer les oppositions. Revenir au mouvement de la vie. Je cherche, pour le moment c'est hésitant. Hésitations. La structure est : ouverture des possibles, comparaison, mouvement vectoriel dans une direction. Dit ainsi, ça n'aide pas beaucoup.
Hébétement. Oui, c'est cela, exactement. Pour autant qu'on puisse être précis dans la description de ce qui ne l'est pas. Ce n'est pas chose aisée. Du moins je crois. J'ai vu même des animaux terrestres sortir de leur endormissement hivernal hébétés et imprécis, chercher quelque temps des impressions qui les remettent dans le cours de la vie.
Délier les lignes, effacer les oppositions.
La marche est saccadée, le rythme est imprécis. Il faut se remettre debout. Repartir. Avancer. Aller. Aller est le mouvement qui convient. Imprécis et fluide. Aller, de par le monde. (Je me souviens de ce dessin de Raphaël, l'enfant, à la limite de son déséquilibre, apprenant à marcher, au moment où les mains de l'adulte vont le retenir de tomber, juste ce moment là). Déposer ses souvenirs. Aller. Reprendre la marche d'un pas clair. Le son qu'elle rendra sur les pierres du port est très différent. Différent de celui qu'elle rendait en arrivant.
Peu à peu les mouvements, répétés, inlassablement répétés, passeront les obstacles et desserreront les nœuds de la corde (celle qui nous lie et nous retient). Voilà. Les choses se délient, se dénouent. Se défroissent. C'est ce mouvement là qu'il ne faut pas manquer. Tous ceux qui ont précédé étaient très approximatifs, il n'y avait rien à y redire, il ne pouvait pas en être autrement. Les reproches sont inutiles.
À présent, autre chose se dessine, s'esquisse, d'une pointe fine. Les traits se précisent. On cherche. Recherche en cours. Recherche en cours dans le cours du monde. Un pas puis l'autre. Recherche en cours. Savoir qu'on n'a pas trouvé, encore, est une raison (minuscule, certes) mais une raison tout de même pour (continuer à) avancer.
C'est minuscule, vibrant, inchoatif.
Comme une poussière dans un rayon de soleil qui pourrait presque, si nous y mettons un peu de bonne volonté, paraître un éclat d'or. Il est plus facile de ne pas y croire. Il est plus facile de rester assis, là, sans bouger, en écoutant seulement le bruit de la mer qui avance et qui recule, clapotement du monde, les bruits du monde ne sont rien plus que cela, clapotement.
Aller. Un pas puis l'autre. Martèlement minimal. Un pas. L'autre. Encore. Toujours. Ne pas s'arrêter. Aller. Au bout, il y a autre chose. Où certainement je serai mieux. Aller. Un pas puis l'autre. Mieux qu'ici. Hypnose de la marche (ça peut aider). Un pas puis l'autre. Sans jamais s'arrêter. Du moins pas ici.
mardi 22 mars 2011
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